No4 – Mars 2024
L’assemblée des délégué·e·s déclare qu’il faut se manifester pour obtenir plus de respect !
À la suite de la séance de négociation de la mi-février, nous nous demandions si les contradictions dans le discours des représentant·e·s du MSSS étaient involontaires ou plutôt une manifestation de mauvaise foi. Lors de la séance du 12 mars dernier, nos vis-à-vis ont continué à insister sur un seul aspect de notre double statut, soit celui d’apprenant·e·s, démontrant ainsi leur totale incompréhension de la portée du statut de postdoctorant·e·s.
Nous traiter comme si nous étions encore des étudiant-e-s en médecine qui devraient se compter chanceux d’avoir un salaire, faut le faire ! Comment ont réagi nos vis-à-vis après une présentation à la Table de négociation par nos actuaires démontrant que nous sommes vraiment très loin de la rémunération horaire des IPS, des infirmières cliniciennes, des inhalothérapeutes et des préposé·e·s aux bénéficiaires ? Simplement que nous ne devrions pas nous comparer avec ces groupes puisque même les préposé·e·s aux bénéficiaires, eux, ont complété leur formation contrairement à nous. Cela en dit long sur la considération de notre travail.
Pourtant, cela ne semble pas les empêcher de vouloir rendre plus difficile que jamais la prise de nos congés prévus à l’entente. Comme quoi le statut d’apprenant·e·s est rappelé uniquement lorsque cela fait l’affaire…
Voici le résumé de l’état des négociations après 16 mois
Principales demandes de recul du MSSS :
- Obliger les membres à demander leurs vacances entre 90 jours et 60 jours d’avance (les explications données au soutien de cette demande ne tenaient pas la route, mais elle nous empêcherait essentiellement de planifier tout voyage à l’étranger);
- Pouvoir refuser les vacances pour un « motif valable » plutôt que selon le critère actuel qui est celui de la perturbation sérieuse de la dispensation des soins médicaux (déjà les membres se font refuser des vacances actuellement, nous n’imaginons pas ce que ce serait avec un droit de refus facilité);
- Pouvoir refuser les libérations de congrès pour un « motif valable » (toujours ce mantra des refus pour « motif raisonnable » sans jamais pouvoir étayer quel problème justifie ces demandes);
- Ajouter des contraintes et des délais à la prise des congés pour études;
- Limiter la possibilité d’être exempté de la garde la fin de semaine lorsque celle-ci est collée à des jours de vacances;
- Pouvoir s’opposer à la nomination d’un RC/ARC pour un « motif valable »;
- Etc.
Principales demandes refusées par le MSSS :
- Aucune ouverture concrète à alléger les gardes, notamment par notre simple demande de pouvoir prendre une journée de repos (un peu comme les lendemains de garde) après 7 jours consécutifs de travail (comme la plupart des autres travailleurs du système de santé);
- Refus de procéder à une évaluation comparative de la rémunération des médecins résident·e·s par rapport à d’autres emplois du secteur de la santé (selon notamment les responsabilités respectives, la scolarité requise et la charge de travail) pour lesquels une telle démarche a déjà été faite;
- Refus de libérer les membres de la garde le dimanche lorsque survient un changement de milieu de stage débutant le lundi nécessitant un déplacement sur plus de 240 km;
- Refus de garantir des repas « chauds et complets » pour les gardes de nuit;
- Etc.
Principaux enjeux qui ne sont pas encore traités devant la lenteur du MSSS à faire avancer la négociation :
- Revoir les barèmes de remboursement des frais de transport, de logement et de frais de subsistance pour les stages hors de la région habituelle (dont la hausse de l’indemnité de logement, la remise en place du droit aux remboursements pour les membres des GMF-U des régions intermédiaires et la hausse de l’indemnité kilométrique);
- Hausser les salaires et les primes (afin de notamment tenir compte de la rémunération d’emplois comparables, de l’inflation passée et future) et ajouter des échelons de progression salariale pour les R6, R7 et R8;
- Rembourser les outils de travail;
- Etc.
Voici ce qu’en pense l’Assemblée des délégué·e·s de la FMRQ
Nous avons fait rapport de ce qui précède à nos délégué·e·s la fin de semaine dernière et probablement comme vous, les membres de l’Assemblée ont été choqué·e·s par la situation et en ont tiré la conclusion que la seule façon de changer la dynamique de la négociation et d’obtenir plus de respect de la part des représentant·e·s du MSSS était que les membres se fassent entendre et qu’ils manifestent leur insatisfaction.
L’Assemblée des délégués a donc voté à l’unanimité (à scrutin secret) la proposition suivante :
« Que la FMRQ prenne tous les moyens nécessaires pour que l’ensemble des membres soient bien informés de l’évolution de nos négociations;
Que la FMRQ facilite la mise en place de tous les moyens de pression nécessaires (excluant la grève) afin de mobiliser les membres et d’appuyer le travail du comité de négociation;
Que la FMRQ lance un processus de consultation des membres visant l’obtention de mandats de grève à exercer au besoin et au moment approprié;
Que les sommes du Fonds de réserve de la FMRQ soient utilisées afin de soutenir la négociation. »
Les délégué·e·s ont ensuite travaillé en ateliers, samedi après-midi, pour discuter de la meilleure façon d’opérationnaliser ce mandat d’appui à la négociation.
Vous recevrez donc d’autres informations au cours des prochaines semaines notamment via l’application mobile de la FMRQ, afin que nous puissions ensemble faire entendre notre voix et faire en sorte que nous soyons reconnus pour le travail que nous faisons et que nos conditions de travail soient significativement améliorées.
Votre comité de négociation |