Bilan de mi-année… Vivement vers 2025!
Bonjour ,
Comme vous le savez, nous sommes en négociation avec le gouvernement du Québec pour renouveler notre entente collective depuis maintenant plus de deux ans.
Nous avons travaillé avec acharnement depuis le printemps dernier afin de faire avancer le renouvellement de notre entente, malgré l’absence apparente de réciprocité de la part de nos vis-à-vis à la Table de négociation. De nombreuses rencontres de travail et séances de négociation ont eu lieu depuis le mois de septembre afin de rapprocher les parties d’une entente, mais sans succès à ce jour.
Devant un manque de sérieux à négocier, un manque de respect envers notre travail de la part des représentants du gouvernement, et une continuelle discordance entre de belles paroles qui ne sont jamais appuyées par des offres correspondantes, nous avons présenté, à la mi-novembre, des propositions de services essentiels aux principaux employeurs des quatre réseaux universitaires, afin de lancer le processus de grève. Les employeurs ont ignoré nos propositions.
Le 29 novembre, nous avons fait appel aux tribunaux pour forcer les employeurs à donner suite au processus. À la séance de négociation qui a suivi, le comité patronal a encore une fois changé de ton et proposé de façon surprenante de nous rencontrer à trois reprises en l’espace d’une semaine avec l’objectif, selon eux, d’en venir à une entente avant les fêtes. Nous étions surpris, heureux de l’entendre, mais en même temps plutôt sceptiques. En effet, ce n’était pas la première fois qu’un changement de ton soudain survenait à la Table et les fois précédentes, cela ne s’était pas nécessairement traduit par des avancées dans la négociation.
Le 11 décembre, les représentant·e·s du gouvernement nous ont déposé une nouvelle offre globale comme convenu. Malheureusement, le contenu de cette proposition n’avait absolument rien d’une tentative sérieuse de rapprochement des parties, bien au contraire. Cette offre a essentiellement confirmé l’entêtement du gouvernement à nous offrir non seulement moins que ce qui a été offert aux employé·e·s du secteur public, mais pire encore, des propositions de hausser notre contribution aux frais de scolarité. Le tout en maintenant des demandes de limitations de la prise de l’ensemble de nos congés, en contradiction complète de nos demandes importantes visant à alléger votre charge de travail. Nous aurions pu décider à ce moment de suspendre les négociations et de nous concentrer sur les moyens de pression. Mais, comme l’objectif demeure d’en arriver à une entente, nous avons plutôt choisi une autre stratégie.
Nos actions du dernier mois
Le 12 décembre, nous avons présenté à notre tour, à la Table de négociation, une proposition globale établissant les paramètres permettant à notre avis la conclusion d’une entente entre les parties. Nous avons également activé le processus légal préalable à l’obtention du droit de grève. Nous avons de plus procédé à des sorties publiques destinées à bien indiquer au MSSS et au Conseil du trésor que leurs représentant·e·s à la Table de négociation n’agissaient pas de bonne foi et de façon à permettre la conclusion d’une entente. Voir la liste de nos interventions médiatiques.
Le 19 décembre, le comité patronal a semblé réagir positivement en nous questionnant sur notre proposition globale et sur d’éventuels terrains d’entente, mais sans s’avancer quant à de nouvelles offres. Des dates de négociation ont donc été convenues pour janvier prochain et d’ici là, nous allons poursuivre les démarches pour l’obtention du droit de grève, ce qui nous mènera en début d’année à des assemblées générales où vous serez invité·e·s à vous prononcer formellement sur cette question. Ces démarches de grève se poursuivront jusqu’à ce que nous ayons des propositions intéressantes de la part du gouvernement.
D’ici là, nous vous invitons à faire entendre votre mécontentement. Beaucoup de signes nous laissent croire que les gestionnaires dans nos milieux sont actuellement à vérifier si vous, les membres, êtes vraiment aussi mécontent·e·s que nous à la table de négociation, afin de voir si nous avons une véritable volonté de faire pression pour obtenir des changements positifs dans nos conditions. C’est donc essentiel de passer le message !
Services essentiels en cas de grève
Le Tribunal administratif du travail (TAT) a ordonné aux employeurs de répondre à nos scénarios de services essentiels à maintenir en cas de grève au plus tard le 23 décembre et il y aura des échanges avec des représentant·e·s du tribunal dans la première semaine de janvier, afin de permettre ensuite au TAT de décider dudit niveau de services essentiels à maintenir en cas de grève. Nous continuerons évidemment à vous donner des nouvelles dès qu’il y aura évolution du dossier. Restez donc à l’affût.
Le projet de loi no 83
Au-delà de la négociation, qui prend bien sûr beaucoup de notre temps et de nos ressources, sachez que les dirigeant·e·s et employé·e·s de la fédération continuent de s’occuper de l’ensemble des autres dossiers tant sur le plan pédagogique et syndical, qu’en ce qui concerne les enjeux d’effectifs médicaux. Nous vous avons notamment entendus haut et fort au sujet du projet de loi no 83 qui propose, de façon discriminatoire, d’imposer des conditions de pratique particulières aux jeunes médecins en début de pratique dont (au-delà de la question de promouvoir le système public de santé, objectif avec lequel nous sommes évidemment d’accord) de possibles pénalités financières pour ceux et celles qui ne trouveraient pas de poste au Québec et qui se retrouveraient dans l’obligation d’aller pratiquer ailleurs.
Nous avions pourtant réussi à convaincre le ministre Dubé lors des consultations sur la loi qui a institué Santé Québec (PL15) de ne pas instaurer de conditions de pratique ne visant que les jeunes (des « clauses orphelins » illégales) et celui-ci s’était énergiquement défendu d’avoir même pensé à une telle chose. À peine 18 mois plus tard, voilà qu’il le propose explicitement dans un projet de loi à la suite d’une surprenante suggestion du président du Collège des médecins, le Dr Mauril Gaudreault. Il semble que le Collège souhaite poursuivre sa mission d’assurer la protection du public, tout en négligeant l’intégrité de la profession et en mettant de l’avant la promotion de mesures discriminatoires envers les jeunes médecins. Nous ne pensons pas qu’une telle mesure est représentative des valeurs qui devraient guider l’action d’un ordre professionnel. Soyez assurés que nous vous ferons part davantage de nos représentations à ce sujet lors des consultations publiques sur ce projet de loi en temps et lieu.
D’ici là, j’espère que vous aurez l’occasion de vous reposer un peu durant les fêtes. Nous sommes toutes et tous passionné·e·s par ce que nous faisons et c’est très positif, mais parfois nous pouvons aussi être nos pires ennemis en ne prenant pas suffisamment soin de nous. Cela devrait faire partie de nos saines habitudes de parfois prendre le temps de souffler un peu pour mieux prendre soin de nos patient·e·s.
Je vous souhaite donc de trouver un peu de ces moments de répit, idéalement entouré·e·s de vos proches parent·e·s et ami·e·s au cours des prochaines semaines.
En terminant, au nom de la fédération, je vous souhaite un merveilleux temps des Fêtes et une belle et heureuse année 2025 sous le signe, on l’espère, d’un renouveau nous permettant de continuer à vivre notre passion pour la médecine, mais dans des conditions plus humaines autant pour nous-mêmes que pour nos patient·e·s.
Dr Ghassen Soufi,
Président, FMRQ
Vous pouvez également prendre connaissance du contenu de ce message en regardant la vidéo :
Bilan de mi-année 2024-2025 et souhaits de joyeuses Fêtes
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