Votre patron ou patronne s'acharne sur votre cas, mais est-ce vexatoire?


Afin d'entreprendre les actions adéquates, il importe de comprendre ce que sont la conduite vexatoire et le milieu de travail néfaste. Voici un exemple type :

Aujourd’hui en salle d’op, ma patronne, Dre Sansfaçon, m’a fait un autre de ses commentaires habituels! On était là, avec un collègue résident et on arrivait en fin de procédure. Dre Sansfaçon m’a demandé de faire les points. J’avais même pas fait 2 points qu’elle m’a dit « Ouain, là, c’est long, même les externes sont capables de faire mieux que toi. Elle m’a dit ça devant l’autre médecin résident, les patron·ne·s et le personnel infirmier. C’était tellement insultant! Je suis pu capable de travailler avec cette patronne-là. Elle fait tout le temps ça! « Enweye, fais pas ta fillette, tire comme du monde! », « Oh non, pas encore cette juniore-là… faut toute faire à sa place ». Un petit commentaire désobligeant chaque fois que je travaille avec Dre Sansfaçon, juste pour me déstabiliser.

Propos réducteurs : est-ce une conduite vexatoire ou non?

La conduite vexatoire se définit par « une conduite humiliante ou abusive pour la personne qui la subit, qui la blesse dans son amour-propre, qui lui cause du tourment. C'est un comportement qui dépasse ce que la personne raisonnable estime être correct dans l'accomplissement de son travail* ». Cette conduite a pour conséquence de porter atteinte à la dignité ou à l’intégrité psychologique ou physique de la personne contre qui ces gestes sont dirigés, et de lui créer un milieu de travail néfaste. 

Qu’est-ce qu’un milieu de travail néfaste?

Par néfaste, on entend un milieu nuisible, dommageable, mauvais ou malsain. La dignité humaine est bafouée lorsqu’une personne est marginalisée, mise de côté ou dévalorisée. 

Pour qu’on puisse parler de harcèlement psychologique, il faut que la conduite vexatoire ait un caractère répétitif, sauf si l'on parle d’un comportement grave, comme de la violence physique ou de l’inconduite sexuelle. Dans ces cas, un seul événement peut constituer du harcèlement.

Même quand elle survient une seule fois, la conduite vexatoire demeure inacceptable

Quand une conduite vexatoire survient une seule fois (sauf si l'on parle d’un comportement grave, comme il est mentionné un peu plus haut), on ne peut parler de harcèlement psychologique. Il n’en reste pas moins que la conduite vexatoire a des effets néfastes sur la personne qui la vit, et que des actions doivent être prises pour qu’elle cesse. 

Dans notre exemple avec Dre Sansfaçon, puisque les commentaires sont faits de manière répétée, on entre alors sur le terrain du harcèlement psychologique. Dans ce cas, le médecin résident est en droit de faire des démarches formelles pour faire cesser ce comportement. 

À la lumière de ce que vous venez de lire, croyez-vous être victime de harcèlement psychologique? 


* Définition tirée du lexique de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail.