Afin d'entreprendre les actions adéquates, il importe de faire la distinction entre une évaluation difficile pour l'égo et une évaluation durant laquelle il y aurait du harcèlement psychologique. Voici un exemple type :
Pascal, R1, a connu un stage difficile. Les patron·ne·s lui ont fait plusieurs commentaires négatifs sur la qualité de son travail et cela l’a mis en colère plus d’une fois. « Coudonc, ils sont toujours sur mon cas! ». À la fin du stage, la directrice de programme, Dre Censée, l’a rencontré et lui a remis une fiche d’évaluation dans laquelle se trouvaient plusieurs mentions voulant que Pascal n’ait pas atteint les objectifs du stage. L’évaluation finale du stage comporte la sanction « Échec ». La directrice de programme a expliqué sur un ton calme et de façon objective à Pascal le contexte de chaque élément de l’évaluation avec des exemples précis démontrant pourquoi celui-ci n’a pas atteint les objectifs du stage et comment il peut faire autrement à l’avenir pour s’améliorer. Pascal est sorti de cette rencontre avec un sentiment d’humiliation, il n’avait jamais vécu à un échec avant ce jour et il juge qu’il a mal été évalué. |
Pascal est-il victime de harcèlement psychologique?
Non. Il s’agit ici de l’exercice du droit de gérance et du droit de supervision des patron·ne·s d’évaluer la performance des médecins résident·e·s.
Pascal est-il sans recours alors?
Non. S’il a des motifs sérieux de croire qu’il a été mal évalué ou qu’on ne lui a pas donné une réelle chance de se faire valoir, il peut contester l’échec de stage auprès de son université. Cela dit, l’attitude de Dre Censée, la directrice de programme, ne comporte absolument rien de reprochable. Toutefois, si elle avait présenté l’évaluation en insultant le médecin résident, en criant, sans donner aucun exemple pour expliquer pourquoi il n’a pas atteint les objectifs de stages, il serait alors nécessaire de se demander s'il s'agit d'une atteinte à sa dignité, et donc si on a affaire avec une situation de harcèlement psychologique.